La période hivernale complique la situation dans les urgences du CIUSSS de l'Estrie-CHUS avec les nombreux virus qui ne semblent pas vouloir s'estomper. Devant cette congestion et l'essoufflement du personnel médical, des mesures exceptionnelles seront prises par l'établissement jusqu'au 11 mars prochain.
Depuis plusieurs semaines, le personnel médical du CIUSSSS de l'Estrie-CHUS doit faire des heures supplémentaires pour répondre aux besoins grandissants dans les urgences de l'Hôpital Fleurimont, l'Hôtel-Dieu, l'Hôpital de Granby et l'Hôpital Brome-Missisquoi-Perkins. À ce temps-ci de l'année, plusieurs personnes sont aux prises avec un virus, une gastro-entérite, un rhume ou bien un problème chronique. Les salles d'urgence sont sollicitées de 150 à 200 % de la capacité normale atteinte.
« Force est de constater que nous devons agir pour maintenir notre personnel et nos professionnels au travail, indique le Dr Stéphane Tremblay, directeur général adjoint du programme santé physique générale et spécialisée et à la mission universitaire au CIUSSS de l'Estrie-CHUS. Nous reconnaissons la situation et nous devons faire quelque chose. Nous devons nous assurer de continuer d'offrir les soins et services requis à la population. »
Jusqu'au 11 mars prochain, le CIUSSS de l'Estrie-CHUS mettra donc de l'avant des mesures exceptionnelles afin de soutenir le personnel et maintenir la qualité et la sécurité des soins et services de la population. « Nous souhaitons réduire la pression et soutenir nos équipes qui font déjà preuve d'un grand dévouement envers les usagers des services, admet le directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques, Gilles Michaud. Pour y arriver, nous devons travailler sur les embauches, l'absentéisme et le volume de service. »
Parmi les mesures qui seront mises en place, notons entre autres la réduction du niveau d'activités sur les plateaux d'interventions chirurgicales et non chirurgicales.
« Les débordements dans les urgences sont symptomatiques d'un phénomène plus large, en lien avec la disponibilité des lits de courte et de longue durée dont la gestion doit se faire en adéquation entre les besoins de la population et la capacité d'accueil des hôpitaux, commente M. Tremblay. C'est ce qui nous amène à réduire le niveau d'activité de nos plateaux d'interventions chirurgicales et non chirurgicales. »
« Il est important de préciser que tout patient présentant une condition urgente sera pris en charge selon nos standards de pratique », précise Rémi Brassard, directeur général adjoint aux programmes sociaux et de réadaptation.
Réduire le nombre d'aidants par patient
Les personnes aux urgences sont souvent accompagnées d'un ami ou d'un membre de la famille. Pour limiter les difficultés dans l'environnement du personnel médical, le CIUSSS de l'Estrie-CHUS demande à ce que seulement un proche aidant accompagne le patient.
« Nos espaces sont souvent restreints, rappelle M. Tremblay. Lorsque plusieurs proches aidants accompagnent une personne à l'urgence, c'est plus difficile pour nos équipes professionnelles et médicales, car il y a moins de place pour travailler. »
Les autres mesures mises en place à l'Hôpital Fleurimont et à l'Hôtel-Dieu seront entre autres d'ouvrir un site non traditionnel à l'unité de chirurgie d'un jour et à l'hospitalisation, de diminuer de 60 % les cas électifs devant être hospitalisés et de valider la possibilité que d'autres types d'emploi puissent soutenir les infirmières.
Afin de voir de plus près le niveau d'activité quotidiennement, une conférence téléphonique aura lieu deux fois par jour pour faire état de la situation dans les quatre établissements du CIUSSS de l'Estrie-CHUS. « Nous souhaitons nous assurer de bien communiquer l'information à la population et à la communauté du CIUSSS de l'Estrie-CHUS », indique le Dr Tremblay.