Vous passez le week-end en amoureux à Burlington. Le soleil
est plus que présent, il fait chaud, vous relaxez. Pas d'enfants pendant deux
jours, vous êtes vraiment en vacances. Avant de revenir au Québec, vous décidez
de faire une virée shopping dans ces outlets
qui offrent les essentiels mode à un prix ridiculement bas. En sortant du
dernier magasin, vous manquez le trottoir et vous vous brisez la cheville. Ça
fait mal. Oups! Vous devez vous rendre à l'hôpital. Vous réalisez que vous
n'avez pas d'assurance voyage.
Gros oups! Vous auriez donc dû...
« Il y encore beaucoup de voyageurs qui ne pensent pas
à prendre une assurance complémentaire. Malheureusement, ce sont eux qui
reviennent avec des dizaines de milliers de dollars en frais médicaux et
d'hospitalisation, commente le porte-parole de la Régie de l'assurance-maladie
du Québec (RAMQ), Marc Lortie. On recommande fortement d'en contracter
une, qu'importe si la durée du voyage est d'une heure ou d'une semaine. »
La RAMQ peut vous donner un coup de main. Mais un petit coup
de main. Davantage un coup de dernière phalange du petit doigt.
« Pour les gens qui sont admissibles à
l'assurance-maladie du Québec, on paie une portion de la facture, explique Marc
Lortie. La RAMQ assumera une partie des frais médicaux, c'est-à-dire ceux
découlant du service d'un médecin, mais selon les tarifs en vigueur au Québec. »
Autrement dit, si le tarif québécois équivaut à 25 % du
montant qui vous est facturé, vous devez assumer les 75 % restants. Par
exemple, si une chirurgie coûte 2000 $ aux États-Unis et 500 $ au
Québec, vous assumez 1500 $. En plus des frais d'hospitalisation. Ceux-ci ne sont remboursés par la RAMQ que jusqu'à concurrence de 100 $ par jour d'hospitalisation.
Le New York Times publiait en décembre 2013 une série d'articles sur les coûts exorbitants des soins médicaux aux États-Unis. Les Québécois
traversent la frontière parfois plusieurs fois par année pour du magasinage ou
des vacances et ne sont donc pas à l'abri d'un accident. L'exercice du Times peut faire peur, mais il
reste que les montants sont réels et vous pourriez devoir les assumer si le ciel
vous tombait sur la tête.
Vos enfants ont la bougeotte et courent partout? Un seul
point de suture pourrait vous coûter jusqu'à 500 $. Si vous avez mal, l'infirmière
attentionnée vous administrera avec grand plaisir un Tylenol à 36 $.
L'idéal serait probalement que l'exercice provoque un nouvel automatisme
chez le voyageur. « Avez-vous une assurance? », demande la commis CAA. « Non,
merci de me fournir la meilleure couverture pour mon voyage de cinq jours à
Atlantic City! », répond le futur voyageur.
Marc Lortie assure toutefois que les histoires qui font les manchettes
sont des cas isolés. Comme celle de cette jeune sherbrookoise forcée d'accoucher à Miami.
La facture? 72 000 $. La jeune femme n'avait pas d'assurance
puisqu'à 32 semaines de grossesse, aucun assureur ne lui permettait de voyager. Rien ne laissait présumer un accouchement prématuré. En plein voyage, bébé
décide que lui aussi veut voir le soleil. Oups!
« Il s'agit d'un cas isolé, mais un cas en est un de
trop, affirme M. Lortie. Nous ne le répéterons jamais assez. Pour une heure,
une journée ou plus d'une semaine, assurez-vous d'être couverts par une
assurance complémentaire pendant toute la durée de votre voyage. »
Assurés ou non assurés, vous vous souviendrez de votre voyage, pour les bonnes ou les mauvaises raisons.