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Ariane Brunet : francophile et romantique

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Photo : Crédit photo: John Londono/arianebrunet.com
Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Jeudi le 14 avril 2016

Le 1er avril dernier, Ariane Brunet lançait son troisième album, Stella. Sur des airs de guitare un peu jazzés et entraînants, la jeune femme renaît en abordant autant l'amour que des thèmes qu'elle-même cherche à comprendre.

Ariane Brunet roule sa bosse depuis six ans, loin des projecteurs des concours télévisés. C'est en fait un réalisateur qui l'a découverte sur MySpace, en 2008. Deux ans d'enregistrement plus tard, l'album Le pied dans ma bulle arrivait chez les disquaires.

L'artiste a choisi de chanter en français, elle qui est originaire de Kirkland, à l'Ouest de Monréal, ou comme elle le dit si bien, la « partie certainement la plus anglophone du Québec

« L'anglais et la culture anglophone ont toujours été omniprésents dans ma vie, mais le français s'est imposé alors que j'étais très jeune. C'est pour moi un choix social et artistique, même si c'est difficile de chanter en français! Écoutez deux pièces d'un même artiste, une en français et l'autre en anglais, il y a de bonnes chances que vous préfériez la deuxième! Mais c'est une langue qui mérite qu'on se batte pour elle », affirme-t-elle, sourire aux lèvres.

« Mon premier album est sorti alors que j'avais 19 ans. Il a connu un succès bien plus important que ce à quoi je m'attendais. Plusieurs de mes chansons sont devenus des succès radiophoniques », se souvient la jeune chanteuse, qui sera prétendante au titre de « Révélation de l'année » au gala de l'ADISQ, en 2011.

Vous avez peut-être déjà entendu les pièces Bien avec toi, qui lui a valu une 2e nomination à l'ADISQ en 2012, en plus d'être la trame de fond d'une pub de McDonald's, L'évidence ou encore Ma version du bonheur.

Lorsqu'on lui demande de raconter son nouvel album, l'artiste estime qu'il la représente, là où elle est comme femme, maintenant.

« Le premier album est sorti alors que j'avais 19 ans et le deuxième, 22 ans. Aujourd'hui, j'ai une idée bien plus nette de la femme que je veux être, affirme-t-elle. L'album est à moitié autobiographique, sinon inspiré de faits vécus par des gens autour de moi, ou encore de choses que j'ai envie de comprendre. »

Elle y raconte l'exil forcé en raison d'un conflit, de détresse psychologique, de violence conjugale. Lorsqu'il s'agit d'elle, Ariane parle d'amour.

« J'aborde des sujets très nostalgiques et je les place sur des musiques plus dynamiques, teintées de groove et de soul. J'aime beaucoup le constate d'un texte chargé en émotion avec une musique plus légère. J'aime l'espoir, et il y en a beaucoup dans cet album! Je ne suis pas une fille très linéaire et mon album s'en retrouve éclectique, à mon image. Je peux être très dans ma bulle ou encore très extravertie.»

Avec une feuille de route bien fournie comptant déjà une tournée européenne à son actif, Ariane Brunet ne rêve pas d'être une grande superstar.

« J'ai su tôt ce que je voulais faire dans la vie et je vise à être heureuse, pas à être une Marie-Mai, comme je l'ai peut-être voulu à 19 ans. La musique est un milieu difficile, mais je souhaite en vivre ancrée sur mes valeurs et sur un succès qui lui repose sur ma démarche artistique. Je veux pouvoir toucher les gens, les amener dans un univers confortable pour parler de sujets qui les concernent personnellement. »

Le fait d'être passée par la porte de derrière au lieu de la grande scène d'une production télévisée lui sert-elle ou est-ce un désavantage, dans un contexte de « production » d'artistes?

« De ce que je connais du métier, les deux. Je suis très loin de juger ceux qui passent par le tremplin des productions télé, mais encore faut-il être prêt à se faire propulser au sommet! On devra forcément pédaler bien fort ensuite pour éviter de tomber dans l'oubli. Quand la saison est terminée, l'artiste ne peut plus compter sur le gala du dimanche pour faire parler de lui. C'est un danger. Cependant, la télé donne un visage, ce que je n'ai pas. Mes chansons sont peut-être connues, mais les gens ne me reconnaissent pas... encore! »

Elle est toutefois bien convaincue que le fait d'avoir roulé sa bosse lui promet un bel avenir.

« Je pense avoir plus de chances de vivre une longue carrière, que les gens prennent le temps de découvrir ma démarche. Je pense aussi que le pire est derrière moi, que je ne peux qu'aller plus loin. J'aime mon parcours, écrire mes chansons, faire mon artisanat chez moi. Ça me donne un petit côté romantique par rapport à l'idée que je me fais de la musique », conclut-elle.


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