Je vous présente aujourd'hui un texte que les gens aiment bien attribuer à Socrate. Est-ce bien lui qui a dit cela? Je ne saurais dire, toutefois, nous savons que le père de la philosophie occidentale n'a laissé aucune œuvre écrite. Son texte nous parle des dangers de la médisance, mais avant d'aller directement au texte, laissez-moi vous parler de ce personnage ;
Socrate passait le plus clair de son temps à discuter avec les gens à Athènes, dans la rue ou sur la place du marché. Son enseignement reposait tout entier sur les concepts de la nature humaine tel que ; la justice, la piété, le bien, le courage, la tyrannie, la tempérance, l'amitié...
Il pensait que tout vice provient de l'ignorance et que nul n'est délibérément mauvais. En conséquence, la vertu était la connaissance et de la connaissance du bien découlait la bonne conduite.
L'histoire des trois passoires est un bel exemple de la bonne conduite socratique, elle débute ainsi ; Un jour quelqu'un vient voir Socrate et lui dit :
- Écoute Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s'est conduit.
- Arrête ! interrompit l'homme sage. As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois passoires?
- Trois passoires? Dit l'autre, rempli d'étonnement.
- Oui mon bon ami, trois passoires ! Examinons si ce que tu as à me dire peut passer par les trois passoires. La première est celle de la vérité. As-tu contrôlé si tout ce que tu veux me raconter est vrai?
- Non je l'ai entendu raconter et...
- Bien, bien. Mais assurément, tu l'as fait passer à travers la deuxième passoire? C'est celle de la bonté. Ce que tu veux me raconter, si ce n'est pas tout à fait vrai, est au moins quelque chose de bon?
Hésitant, l'autre répondit:
- Non, ce n'est pas quelque chose de bon, au contraire...
- Hum, dit le sage, essayons de nous servir de la troisième passoire et voyons s'il est utile de me raconter ce que tu as envie de me dire...
- Utile? Pas précisément... !!
- Eh bien ! dit Socrate en souriant : Si ce que tu as à me dire n'est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir, et quant à toi, je te conseille de l'oublier...
Malgré les 2,500 années qui séparent cette anecdote à aujourd'hui, elle demeure très actuelle, nous avons tous été témoin de commérage de la sorte. Le commérage est l'outil des faibles. L'écrivain Kipling a déjà écrit dans un poème un vers qui nous donne une forme d'élixir contre ce poison. Le voici : « Si tu peux supporter d'entendre tes paroles travesties par des gueux pour exciter des sots, et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles, sans mentir toi-même d'un seul mot »...alors, tu seras un homme mon fils ! »
En conclusion, si vous voulez que le commérage sorte de votre environnement, commencez vous-mêmes à appliquer le test des trois passoires !