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Dans une ferme bio près de chez vous...

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Photo : Joanie Picard et Jean-François Labbé, copropriétaires de la ferme Les Maraîchers Stokois.
Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Mercredi le 20 juillet 2016

Nouvellement démarrée tout près de Sherbrooke, la ferme les Maraîchers Stokois obtiendra sa certification biologique en octobre. D'ici là, elle fournira en produits frais une quarantaine de familles de la région cet été grâce à ses paniers de légumes.

Jusqu'en 2013, Jean-François Labbé était copropriétaire de la Ferme du Coq à l'âne de Bury et il est toujours copropriétaire d'une érablière dans le coin d'Ham-Sud. Sa conjointe, Joanie Picard, était responsable des serres de deux fermes, dont celle du Coq à l'âne. Ensemble, ils ont acquis un lopin de terre de sept acres en 2015, dans la municipalité de Stoke.

Bientôt, ils obtiendront leur certification d'agriculteurs biologiques, un certificat qui leur permettra d'être officiellement reconnus comme tels par Équiterre. Lors des inscriptions en vue des paniers biologiques, ils bénéficieront d'une plus grande visibilité. En ce moment, ils peuvent d'ailleurs encore accepter de nouveaux clients.

Estrieplus.com est allé à leur rencontre dans leur petite ferme au bout du chemin Carrier, à Stoke.

Pourquoi faire dans le bio?
« Ce n'était pas vraiment une option, de produire autrement que biologique, affirme d'entrée de jeu Joanie. On sait comment les cultures conventionnelles se font et on voit de plus en plus que cette façon faire est un non-sens, qu'elle n'apporte rien de positif à la santé de l'environnement ni des consommateurs. Je pense qu'on est rendus là, à changer les pratiques de l'agriculture. »

La gestion de votre ferme est-elle affectée par ce choix?
« Oui, parce que le processus de certification exige beaucoup de gestion en soi. Et si on ne peut pas mettre de pesticide chimique, on doit trouver de nouvelles façons de contrer les insectes ravageurs. Tous nos engrais ou fertilisants doivent être acceptées par, entre autres, Écocert Canada », explique Joanie.

« Il faut fertiliser autrement, ajoute Jean-François. Dans les cultures conventionnelles, les fertilisants sont composés en fonction des besoins d'un légume spécifique, une carotte par exemple. Nous, on nourrit le sol et non le légume. On engraisse le sol pour que la plante aille y puiser ses minéraux, et non l'inverse. Comme on exploite des champs abandonnés depuis une vingtaine d'années, le sol était pauvre et on fauche les plantes pour les enfouir. En se décomposant, l'azote se fixe au sol et la plante apporte l'engrais nécessaire. »

Même s'ils n'en sont qu'à leur première saison, les Maraîchers Stokois cultivent une quarantaine de légumes différents. Et c'est sans compter les variétés différentes d'un même légume!

Les gens sont-ils attirés par les aliments biologiques?
« Il y a vingt ans, tu ne pouvais pas trouver de biologique dans les épiceries. Au début des années 2000, c'était encore difficile de vendre nos chou raves ou nos bettes à carde. La popularité des chefs et des émissions culinaires nous a beaucoup aidés : si un chef cuisine des topinambours, la semaine suivante, on s'en fera demander! », affirme Jean-François.

Le couple envoie un courriel quelques heures avant la livraison des légumes à leurs clients pour leur parler de ce qu'ils trouveront dans les paniers, de même que quelques suggestions pour apprêter leurs légumes. 90 % de leurs paniers sont destinés à des familles comptant de jeunes enfants.

« Les gens nous envoie des photos de leurs enfants en train de croquer des concombres! », souligne Joanie.

Est-ce que les gens connaissent réellement la signification du terme biologique?
« Les serres donnent un coup de main pour mettre des concombres et des tomates dans les premiers paniers, mais les gens nous demande pourquoi il n'y a pas de melons ou de carottes. Ces légumes ne sont tout simplement pas encore prêts. Les gens sont un peu déconnectés de la réalité parce qu'ils trouvent de tout à longueur d'année dans les épiceries », explique Jean-François, sourire en coin.

La semaine du 18 juillet, des fèves, des betteraves et des carottes commenceront à apparaître dans les paniers. Les patates, les courges et les panais, c'est plus tard en août.

« Il faut expliquer ce qu'est l'agriculture biologique, ajoute Jean-François. Les gens en parlent de plus en plus, mais il faut leur dire que le désherbage, la récolte, le lavage des légumes, tout est manuel. Ils ne savent souvent pas que ce sont parfois des filets qui empêchent les insectes de manger les légumes et que pour d'autres plantes, on utiliser des biopesticides. »

À la différence d'un pesticide conventionnel, un biopesticide cible l'insecte en particulier, alors que le premier tue tout. L'utilisation d'un biopesticide consiste à épandre un champignon, ou bactérie, sur la plante. S'ils sont inoffensifs pour l'humain, l'insecte qui mangera ces produits s'asphyxiera et mourra.

« Je pulvérise le soir pour que le produit reste plus longtemps sur le légume et ainsi augmenter les chances que les insectes mangent le pesticide. On n'a pas vraiment le choix de faire ces contrôles. Dans les champs de crucifères, par exemple, il y a ces papillons blancs, les Piérides du chou, qui passent leurs journées à pondre dans nos champs. Si on ne tue pas les larves, elles deviendront d'autres papillons qui ne feront que pondre », affirme Jean-François.

Quels sont les mythes sur le bio que vous voudriez voir disparaître?
Selon le couple, le premier mythe à déconstruire est celui de la prétendue non-rentabilité d'une culture biologique.

« C'est possible de faire vivre sa famille avec une petite culture d'un acre et demi environ. L'élevage est beaucoup trop cher parce que ça prend du terrain, de la machinerie... on peut très bien vivre d'une petite ferme. On nous a déjà dit qu'en bas de 110 acres, on n'y arriverait pas. Mais nos semis sont plantés compact et ça fonctionne », avance Jean-François.

« L'autre mythe, c'est que le biologique est plus cher alors qu'au contraire, certains légumes conventionnels sont plus chers que les nôtres à cause de la longue liste d'intermédiaires, du transport et de la marge de profits de l'épicerie », affirme quant à elle Joanie.

« Les épiceries ont un contrôle sur seulement 10 % de leur inventaire et donc, pour acheter local. Pour y vendre leur production, les maraîchers doivent souvent produire un volume suffisant pour pouvoir vendre à coup de palettes à Montréal. Si on voit des carottes de Compton dans les épiceries, il y a de bonnes chances qu'elles se soient rendues à Montréal avant de revenir à Sherbrooke », explique Jean-François.


P.S. Leurs petites tomates sont très goûteuses!


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