Les restaurants, salles de spectacle, les gymnases et autres lieux
fermés-ouverts-fermés à nouveau en raison de la situation pandémique actuelle en
arrachent depuis des mois, mais...il y en a d'autres pour qui la présente
situation n'est rien de moins que catastrophique !
Un rapide portrait de la situation nous apprend clairement que
toutes les écoles de danse, les centres d'entrainement ainsi que les écoles
d'arts martiaux de l'Estrie souffrent beaucoup depuis 22 mois et même que
plusieurs agonisent !
Au Québec, le nombre d'écoles de danses et
d'écoles d'arts martiaux a chuté drastiquement depuis le jour 1 de la pandémie,
plus de 50% d'entre eux n'ont pas survécu ou s'ils survivent encore c'est grâce
à l'aide gouvernementale (pas suffisante selon tous) et à une situation financière
précédente enviable. Cependant depuis les 22 derniers mois, peu d'entre eux
demeurent ouverts et optimistes quant à leur avenir immédiat si jamais la
situation perdure encore. "Nous on est fermé depuis le début nous a dit la
propriétaire de l'Académie de danse Barbara
Desrochers, et elle ajoute que c'est loin d'être facile, on se fend en quatre, notre
spectacle de fin d'année a été annulé
(l'année dernière) ce qui représentait une source de revenus importante pour la
suite des choses, on a essayé les cours en ligne avec plus ou moins de succès, on
manque de professeurs, donc c'est en
faisant preuve de beaucoup d'imagination que nous avons réussi à survivre
jusqu'à maintenant." En effet, Mme
Desrochers a trouvé comme façon originale et innovatrice de s'en sortir, elle a
écrit un livre-activité sur la danse et la persévérance pour
enfant de 4-7 ans "ce sont des histoires avec 12 exercices de danse à
faire avec lien de musique pour les accompagner, jeux de mémoire et coloriage
et ça va bien on est chanceux. Cependant, nous aurons d'importantes décisions à
prendre pour le futur de l'Académie, car présentement on ne sait pas à 100% si
on poursuivra nos activités. Pour l'heure nous sommes fermés jusqu'à nouvel
ordre" (livre disponible chez Renaud-Bray en ligne ou auprès de l'académie).
De son côté, Mme Sylvie Domingue de l'école de danse Cadence de Sherbrooke
n'est, ne disons pas vraiment plus optimiste quant à la suite des choses. Mme Domingue est
propriétaire de l'École de danse Cadence de Sherbrooke depuis 32 ans et jamais
elle n'aurait imaginé à devoir faire face à une situation comme celle-ci. "C'est
bien simple, on fait un pas en avant, un derrière, deux en avant, trois par en
arrière et changer d'idée vous vous êtes trompé! On est sûr qu'il n'y a rien de
sûr, voilà donc c'est loin d'être évident à gérer ! Nous allons maintenant
tenter de gérer la reprise si reprise il y a, et ce, même si nous avons perdu
au minimum 50% de notre clientèle avec la pandémie. Les pertes financières pour
l'école de danse sont plus que considérables, On a perdu plusieurs dizaines de
milliers de dollars c'est certain ,se sera long avant de retrouver un niveau de
rentabilité acceptable et viable."
Même son de cloche pour Larry Foisy du Centre d'arts martiaux de
Sherbrooke qui lui, possède 4 clubs à Sherbrooke et pour qui les deux dernières
années ont été difficiles pour son métier : " Nous avons eu la chance
d'avoir accès à quelques programmes d'aide financière, comme la CUEC, l'AERAM,
Opération locale, et autres services d'accompagnement avec Progestion
Sherbrooke, mais cela ne suffira pas à nous maintenir en fonction encore des années.
En bon directeur et père de ma famille karaté, j'ai tenté d'offrir un plus
grand nombre de formations en milieux scolaires, en CPE, en entreprise et
autres, afin de subvenir aux dépenses du centre et lui permettre de survivre.
Le mot survivre est important ici, puisque c'est réellement ce que nous tentons
de faire, tout comme d'autres dans la même situation. Quel que soit votre métier,
je vous demande donc ceci : « Quel montant seriez-vous prêt à dépenser pour
faire votre emploi? Plusieurs d'entre vous répondront probablement par 0$, je
demande au contraire une hausse de salaire. Voici pourquoi les entrepreneurs
sont hors normes. Depuis le début de la pandémie, je dois payer pour pouvoir faire
le métier que j'aime et qui me passionne. J'envie actuellement tous mes
collègues qui pratiquent les arts martiaux dans des gymnases communautaires,
pour qui la pratique des arts martiaux n'est qu'un revenu d'appoint. Si
la situation perdure, je me verrai dans l'obligation de faire de même. »
Pour William Lafleur du Centre de développement athlétique Badmofo Methods, c'est toute la mécanique administrative d'aide gouvernementale qui
est lourde. "C'est quelque chose d'un peu pénible effectivement, beaucoup
de chiffres à fournir, mais le problème se situe beaucoup plus dans les délais d'admissibilités,
nous ne pouvons faire une demande pour l'aide au loyer à compter de février
seulement, mais on est fermés depuis le 19 décembre ... Qui payera les deux
mois manquants? Et l'avenir nous dira si les montants versés seront payés dans
des délais acceptables, car pendant ce temps le compteur tourne encore! "
Chose certaine, tout le monde a vraiment hâte d'arrêter le jeu de
la chaise musicale avec <>, car durant ce temps des emplois, des carrières sont en
jeu.