Dix-sept ans. Ce n'est pas vieux. Remarquez que, pour un nouvel usager du réseau routier, dix-sept ou vingt-sept ans, c'est pas mal la même chose. L'expérience de conduite automobile ne s'achète pas, elle s'acquiert.
Toujours est-il que la jeune fille avait (et a toujours...) dix-sept ans. Elle a été impliquée dans un grave accident de la route au petit matin. La jeune fille textait. Du moins, c'est ce que les médias ont rapporté. Épouvantable, que je me suis dit. Pas que les médias en parlent, mais que quelqu'un décide, consciemment, d'envoyer un message texte via son téléphone portable, alors qu'il conduit.
Une voiture, c'est une arme offensive qui tue lorsque mal utilisée. Elle peut déjà tuer par pur accident, imaginez si on décide de ne pas regarder en avant quand on la pilote!
Je me suis demandé plein de choses quand c'est arrivé. Comment réagirais-je si c'était mon fils? Comment la jeune fille réagira-t-elle? Comment sera-t-elle encadrée au lendemain de l'accident? Son histoire a été racontée haut et fort dans les médias. Son nom n'a pas été mentionné, mais tous ceux qui la connaissent directement ou par personne interposée savent qui elle est. Et quand on parle de soi en page une ou trois d'un quotidien, ça se peut que ça laisse des traces.
Autour de moi, les commentaires étaient unanimes : épouvantable comme bêtise que de texter en conduisant. Ils ont raison. Et, au bûcher de l'exemple, on avait cette jeune fille dont le rôle est de payer pour les autres...
Deux jours plus tard, on apprenait que la jeune fille ne textait pas au moment de l'accident. Son relevé de téléphone portable n'indiquait aucune transaction à cette heure-là. Et on peut s'y fier, les compagnies de téléphonie ont une facture pour chaque seconde de notre vie! J'ai appris cette nouvelle dans les journaux. Mais pas en page une ou en page trois. Non, c'était plutôt dans un petit encadré, un peu dépassé la page des décès, il me semble. Loin, loin...
Dans toute cette histoire, je me suis aussi dit que les médias ont souvent tendance à frapper fort et à rectifier très, mais là très humblement, Dommage, voilà un message texte que la jeune fille aurait aimé lire dans l'évidence d'une page une ou trois.
Un média, c'est un peu comme une voiture : c'est une arme offensive qui peut faire du mal si la conduite n'est pas exemplaire. Et c'est bon pour tous les médias.
Trouver un emploi
En 2008, juste avant l'été, je me suis retrouvé sans emploi. Abolition de poste. Pour mon entreprise, je représentais dorénavant une écomonie potentielle plutôt qu'une valeur active. C'est comme ça...
Je me suis alors tourné vers les offres d'emploi dans la région et, même, un peu partout au Québec. Il faut bien faire son épicerie, et il y a souvent plus d'épiceries que d'opportunités de gagner des sous, alors...
J'ai réalisé que les critères étaient devenus pointus. Très pointus. Les entreprises cherchent des gens qui ont des connaissances et compétences acquises. Et elles sont strictes dans le respect de cela. Ce n'est pas mal en soi.
J'ai aussi réalisé que, quand on demande telle ou telle spécification, il appartient au postulant de démontrer qu'il possède la chose. Sinon, l'employeur passe à un autre appel.
Si un poste de Vérificateur général du Canada ou de Juge à la Cour suprême du Canada s'ouvre, il faut écrire, dans les exigences : langues écrites, comprises et parlées à 5 sur 5 : l'anglais et le français. Point. C'est tout. Et, si vous ne possédez pas la chose, bien, on passe à un autre candidat.
Il faut être un politicien véreux et mu par la mauvaise foi pour faire croire à la population que, sur vingt-cinq millions de Canadiens, il n'y en a que deux qui peuvent faire le job et que, malheureusement, ils ne comprennent pas la française....
Il n'y a pas que la voiture qui soit dangereuse lorsque mal conduite...
Clin d'oeil de la semaine
C'est en regardant Stephen Harper que j'ai réalisé notre erreur de la fin de semaine dernière : ce n'est pas l'heure qu'il fallait changer...